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Légendes et Mena'sen

Légendes et Mena'sen

Légendes & Mena’sen - Murales Sherbrooke
Cette murale représente des faits et des légendes de l’histoire de la région de Sherbrooke. Cette illustration, grand format, est une mise en scène composée et fabulée. On reconnait en premier plan les premières nations ouvrant le mur existant tel un rideau de théâtre, laissant découvrir des personnages réunis sur la rive de cette rivière stratégique, la rivière St-François, juste en face de ce symbole de notre région qu’est le pin solitaire. Ces figurants, pour la majorité, symbolisent le passage de personnalités, de faits et des légendes parcourant plusieurs époques et épopées de notre histoire, ceci bien avant Sherbrooke et avant même Hyatt’s Mill. Plusieurs événements y sont rassemblés et représentés par de menu détails à découvrir.

Dimensions : 68 pieds par 29 pieds
Réalisation : 2010

la murale plus en détail...

Légendes & Mena’sen - Murales Sherbrooke - Toile 1
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Abénaquis
M. Jacques Watso, en costume traditionnel Abénakis d’Odanak, illustre ici la présence des Premières Nations sur le territoire, ceci bien avant l’arrivée des premiers colons dans les Cantons de l’Est.
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Les pierres du séminaire
En 1904, deux pierres ont été découvertes, présentant des écritures étranges, sur le site de la construction de l’église de Bromptonville. Elles furent remises au Séminaire Saint-Charles Borromée. En 1966, des spécialistes furent incapables de les déchiffrer. En 1975, un professeur de l’université Harvard affirma que ces inscriptions auraient été écrites dans un alphabet libyen, mais qu’elles étaient dans un ancien dialecte Égyptien. La nouvelle attira 18 000 visiteurs au musée du séminaire. En 1977, le ministère des affaires culturelles décida de faire la lumière sur la question avec la collaboration de l’université de Sherbrooke. Le résultat de l’étude révéla que les inscriptions n’étaient que le résultat d’un processus naturel. Elles sont présentement au Musées de la nature et des sciences.
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Le chant du saule
Durant la période de pré-colonisation, M. Gabriel Caron entreprend de cultiver un secteur sur la rive de la Saint-François entre Sherbrooke et Lennoxville. M. Caron ne cesse d’admirer un saule sur ses terres, dont les branches baignent dans le cours d’eau, étrangement le son de ses feuilles semble murmurer sans cesse un mystérieux message. Le soir venu, de gros nuages assombrirent le ciel, la foudre éclata et ravagea la campagne. Allant à l’abri du saule, une étrange sensation envahit notre homme. Gabriel entendit encore plus fortement le mystérieux chant du saule et une force extérieure le porte à s’exclamer…«Le saule demande que nous colonisions d’avantage, il nous demande de faire la conquête des Cantons de l’Est». L’épreuve et le courage de l’homme l’ont constamment portés à épauler ceux qui écoutent le chant du saule. Il plantera des branches de saule sur les routes, dans les champs de la région et il enseignera que de croissance rapide, ces arbres procurent une ombre hâtive, bravent la tempête et repoussent la calamité.
Légendes & Mena’sen - Murales Sherbrooke - Toile 2
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Les Rangers à Sherbrooke
Après la capitulation de Québec le 18 septembre 1759, le général britannique Amherst donna l’ordre au major Robert Rogers d’anéantir les villages Abénakis, tout en retournant de l’autre côté de la frontière. Robert Rogers commandait une troupe de miliciens du Connecticut bien connus sous le nom des «Rangers». Les Rangers donnèrent l’assaut et mirent à feu et à sang le village d’Odanak situé à l’embouchure de la rivière Saint-François. Malgré sa victoire à Odanak, Rogers n’était pas au bout de ses peines, il avait détruit un village mais n’avait pas réussi à détruire la nation Abénakis.
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Les aventuriers
Lorsque les Français arrivent dans ce qui devient la Nouvelle France, la rivière St-François est rapidement considérée comme une voie stratégique, une autoroute navigable, jouant un rôle important dans l’histoire de notre région et même au-delà de nos frontières.

Dès 1690, pendant la guerre entre la France et l’Angleterre, le Gouverneur de Frontenac mandate François Hertel d’une mission de guérilla, qui consiste à détruire le village de Salmon Falls au New Hampshire. Le 29 mars 1690, Hertel, accompagné de quelques miliciens et de guerriers Abénakis, remonte la St-François puis la rivière Magog et incendia le village. La mission Hertel est réussit.

En 1708, la guerre reprend entre l’Angleterre et la France, et la St-François retrouve son rôle de voie stratégique. Toujours fidèle à sa stratégie de descente en territoire ennemi, le gouverneur Vaudreuil nomme le fils de François Hertel, Hertel de Rouville pour exécuter une mission. Ce dernier emprunte à nouveau cette voie pour effectuer un raid contre la colonie anglaise du Massachusetts, Haverhill sur le Merrimac. Le raid est un succès.

Précisons que ces missions ne constituent pas des exploits militaires en soi. Cependant, ces stratégies ont comme objectif de semer la terreur chez l’ennemi. Les habitants des colonies anglaises vivent alors dans la terreur de ces raids, car ils ne contrôlent pas la rivière. Donc, les Français et les guerriers Abénakis peuvent frapper sur n’importe quel point au-delà de la «Frontière».
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Les traces amérindiennes
Dans le cadre de fouilles archéologiques, plusieurs artéfacts furent découverts dans la région et au confluent des rivières Magog et Saint-François, tels des pierres gravées, des pointes de flèches et des fragments de poterie. Ces objets évoquent la présence d’Abénakis et d’Iroquois sur le territoire.
Légendes & Mena’sen - Murales Sherbrooke - Toile 3
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Mena’sen (l’îlot rocheux)
Depuis toujours, les premières nations exécutaient des cérémonies rituelles autour de ce rocher, afin d’attirer la chance sur leur expédition, roché qui ressemble à une gigantesque tortue, dont la carapace émerge des eaux de la St-François. La tortue étant le plus ancien symbole amérindien, elle représente la terre et la création du monde.

Un hiver de février 1692 particulièrement sévère, force les Iroquois à agrandir leur territoire de chasse. Ainsi, une troupe d’Iroquois se retrouvent face à face avec les Abénakis au confluent des rivières Magog et St-François. Les forces en présence sont égales. Les deux camps se surveillaient mutuellement dans l’appréhension d’une attaque. Avant d’en venir aux armes, les chefs parlementent et il fut convenu qu’au lieu d’un affrontement sanglant, on opposerait les deux meilleurs hommes de chaque camp dans un combat singulier, combat qui consistait en une course autour du rocher du pin solitaire. Le coureur le plus résistant gagnerait la course. L’enjeu serait la possession du territoire de l’Alsigantéka. Les coureurs se pourchassèrent pendant des heures autour de l’îlot glacé où finalement l’Iroquois tombât. Ses congénères se retirèrent du territoire, concédant ainsi la victoire aux Abénakis.
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L’explorateur
La rivière Saint-François n’est pas seulement une voie d’invasion, c’est un territoire qui renferme de grandes ressources naturelles.

En 1742, le gouverneur de la Nouvelle-France, Beauharnois envoie Noël Traversy et François Marais, en mission de reconnaissance pour recenser les ressources forestières de la région. Louis XV veut exploiter ces ressources pour reconstruire la marine française. Au cours de leur expédition, Traversy et Marais se rendent à Kitné dont le nom définit alors le site des Grandes-Fourches. À cet endroit, il y a quelques cabanes de trappeurs et de colons qui tentent de cultiver la terre. La mission de Traversy est un franc succès, cependant ce ne sont pas les Français qui vont exploiter ces richesses forestières, mais plutôt les Anglais qui s’approvisionneront au Canada dès 1807. La coupe de bois sera destinée à la Royal Navy, qui donnera à l’Angleterre un empire. Ce sont ces explorateurs qui donnèrent le nom à ce lieu de : Grandes-Fourches.
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La cache
Le crâne de chevreuil accroché à un arbre était tel une enseigne pour les premières nations, il représentait une cache de provision pour les Abénakis. Au pied de cette arbre se trouvait donc ensevelit, une réserve de vivre, pouvant subvenir aux besoins du passant.
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L’arpenteur
Les Barlett, Coburn et Bouchette ont passé, par notre rivière pour illustrer, peindre et arpenter notre belle région. Ici on imagine un arpenteur tel que Joseph Bouchette, né le 14 mai 1774 à Québec, qui fut nommé arpenteur-général du Bas-Canada en 1803, après avoir exécuté de nombreux et importants travaux de recherche dans le Haut-Canada. Il consacra une partie de ses énergies dans divers travaux relatifs à la frontière entre le Canada et les États de la Nouvelle-Angleterre. Il prit une part active dans la guerre de 1812. Il rédigea et illustrât le plus ancien et un des plus complets documents de référence topographique du Bas-Canada. Une de ces brillantes maquettes représente les Cantons d’Ascot et d’Orford, soit à Hyatt’s Mill en 1828.
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La Roche noire
Il existe certains récits, sans être légendaires, qui donnent une vive couleur de l’ère pourtant si peu lointaine de notre région. On trouva des messages, surtout des fragments de cartes révélant le début d’une nouvelle phase de notre histoire et de ce territoire en friche, soit le début de l’implantation des Européens dans les Cantons de l’Est. Sur ces fragments de lettres et de cartes griffonnées, on peut remarquer les inscriptions naïves : de la roche noire, ou encore la cabane des sauvages. S’agit-il d’explorateurs, de trappeurs ou de marchands de fourrure? Ces documents authentiques ou non révèlent une touchante simplicité d’une époque révolue.
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Le trésor du Bossuet
Des lettres de 1796 révèlent-elles une véritable chasse aux trésors au environ de Hyatt’s Millrons de Shns de Sherbrookeer ailleurs malgré la surveillance des loyalistes. Saint-Laurent. Il s’agirait de lettres écrites par un certain J. B. Bossuet, qui aurait hérité de la fortune de son père en 1793. Selon le récit, les loyalistes étaient aux trousses de Bossuet, celui-ci aurait tenté de les convaincre que son or avait sombré dans le fleuve Saint-Laurent avec le navire le Marie-Reine des Eaux. Mais voilà, la lettre précise que la fortune est en sécurité et restera cachée jusqu’à ce que quelqu’un la découvre. Ces documents auraient été trouvés dans la doublure d’un coffre de marin, acheté à l’encan par M. Jean-Claude Camiré pour 25 cents. Les lettres ont ensuite été confiées à M. Louis-Philippe Demers, directeur de l’Office municipal du tourisme, qui malgré les recherches d’historiens, généalogistes, archivistes locaux, de Québec, d’Ottawa et même d’Europe, n’ont pu retracer l’existence de J. B. Bossuet…s’agissait-il d’un pseudonyme.

Qu’est devenu le trésor de Bossuet? Cet or serait-il encore caché à Sherbrooke?
Légendes & Mena’sen - Murales Sherbrooke - Toile 4
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Les promis du Mena’sen
En 1904, Oscar Masse, ancien résident de Sherbrooke, écrit un livre intitulé «Mena’sen», titre Abénakis signifiant le Rocher au pin solitaire.

L’histoire raconte l’aventure de jeunes fiancés, soit le forgeron Robert Gardner et Aline Morton, menant une vie paisible et d’espoir à Deerfield, Massachusetts en Nouvelle-Angleterre. Mais voilà qu’au mois de février 1704, leur vie bascule lorsque leur village est attaqué, un raid par les Français et des Abénakis. Ces derniers font une centaine de prisonniers, dont les promis. Durant des mois, ils sont contraints à une marche forcée qui les conduit au Canada, où l’on prévoit les vendre. Ils furent prisonniers à Saint-François-du-Lac, d’où ils réussirent à s’échapper, mais épuisée, la jeune femme mourut dans les bras de son fiancé sur notre rocher. Pour la protéger des carnassiers, celui-ci l’ensevelit dans une faille sur le rocher, la recouvrit de tourbe et de lichen. Il y planta un petit pin en guise de pierre tombale, avant de mourir lui-même d’épuisement, emporté par les eaux des rivières.

La légende veut que le pin solitaire poussa dans le cœur de la fiancée. Quoi qu’il en soit, il poussa du côté protégé des descentes de glace. Affaiblit par le temps et les tempêtes et il survécu plus de deux cents ans. Mais aujourd’hui il n’existe plus, en effet, il disparut en 1913 alors que deux hommes en état d’ébriété le sectionnèrent en rondelles et le vendirent comme souvenir pour 25 cents.

En 1934, la Société Saint-Jean Baptiste de Sherbrooke fit ériger une croix en acier, confectionnée dans les ateliers de M. J. S. Bourque, sur le rocher dégarni à l’occasion du 400e anniversaire de la découverte du Canada par Jacques Cartier. En mai 1936, la Société Saint-Jean Baptiste de Sherbrooke se fit céder les droits de propriété du rocher par le gouvernement du Québec. En 1989, la ville de Sherbrooke s’engagea à illuminer cette croix à perpétuité. En 2002, un nouveau pin y fut planté pour célébrer le bicentenaire de Sherbrooke par M. Yvon Mercier chef Abénakis de Sherbrooke. Ce symbole de Sherbrooke fut illustré des centaines de fois au fil du temps. Un bel exemple ce trouve dans la salle de Sercovie, il s’agit d’une toile de théâtre réalisée au début des années 1900, elle est en restauration depuis quelques années par M. Alphonse Cloutier.
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L’Iroquois
Les Iroquois vivent dans le nord est des États-Unis, au sud du lac Ontario et du fleuve Saint-Laurent. Ce peuple est agriculteur et semi-sédentaire et il complète leur alimentation par la pêche et la chasse. Ils sont d’habiles artisans et portent des vêtements en peau d’animal cousus avec les épines du porc-épic, décorés de coquillages et de motifs divers. Leur terre d’origine se situe entre les Adirondacks et les chutes du Niagara. Des traces de peuplement de maisons en rondins sont attestées dès le Xe siècle av. J.-C.

Dans la guerre Franco-Britanique, les Iroquois attaquent les Français, leurs alliés les Abénakis et les Hurons. Ils finissent par affaiblir la confédération des Hurons qui se dispersent. Certains prisonniers étaient adoptés (ils devenaient Iroquois), alors que les autres étaient tués ou revendus.

Malgré leurs alliances et leurs efforts de guerre dans l’histoire de l’Amérique du nord, les premières nations sont contraintes de céder leurs terres ancestrales et vivent pour la majorité, encore aujourd’hui, dans des réserves.
Légendes & Mena’sen - Murales Sherbrooke - Toile 5
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M. Louis Georges Carignan
M. Louis Georges Carignan avec L’abbé Desève Cormier et plusieurs autres ont formés un vestiaire communautaire, qui servirait aux indigents de la ville à revenus modestes et aux victimes de désastres.
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Comptoir familial
C’est en 1959 que le Comptoir Familial a vu le jour. Depuis, la vocation d’entraide et de récupération est toujours la même. Cet organisme non subventionné, avec ses 105 bénévoles, permet de générer des profits par la vente de linge et d’objets donnés par la population. Ces profits sont ensuite distribués à d’autres organismes dans le besoin.
Légendes & Mena’sen - Murales Sherbrooke - Toile 6
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Mme Thérèse-Lefebvre
À la fenêtre en bas à droite de la murale, nous retrouvons Mme Thérèse-Lefebvre, née à Weedon en 1909. Sa famille s’installe à Sherbrooke en 1919. Elle est intimement liée à l’organisme Sercovie dès sa fondation en 1973, elle en est la présidente de 1981 jusqu’à son décès en 1995. En 1991, elle fut choisie bénévole de l’année à Sherbrooke. Derrière Mme Lefebvre, un cadre représente l’ancienne murale réalisée sur ce même mur dans les années 1970.
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La Tribune
À la main de Mme Lefebvre, on retrouve le journal «La Tribune» qui célèbre en 2010 ses 100 ans d’existence. C’est à M. Jacob Nicol que l’on doit sa création. M. Nicol est né à Roxton Pond et fait des études en droit. Avocat, il pratique sa profession à Sherbrooke o il constate une forte croissance de l’élément francophone dans la région de l’Estrie et décide de fonder La Tribune de Sherbrooke dont le premier numéro paraît le 21 février 1910. À l’automne 1921, il débute une longue carrière politique. Nicol ne néglige pas ses activités privées pour autant, il est directeur de plusieurs compagnies d’assurances et est également président des stations radiophoniques CHLN de Trois-Rivières et CHLT de Sherbrooke, où il décède en 1958.